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COMMENT LES AMERICAINS VOIENT MACRON ET "SA STARTUP NATION"


Dans un article de mai 2018 un journaliste du New York Times expose sa perception de la France et de Macron pour ce qui est de la high-tech et des startups.


Les points positifs qu’il identifie sont sans surprise l’augmentation considérable des moyens des VCs français (255 millions d’euros en 2014 contre 2,7 milliards en 2018), l’émergence d’un écosystème de l'intelligence artificielle avec de nombreux investissements étrangers notamment des GAFAM, le plan Villani à 1,5 milliards d’Euro, et enfin le volontarisme affiché par le président Macron dans le domaine du high-tech et sa capacité à attirer des investissements étrangers.


De nombreux obstacles subsistent à la survie des startups en France

Pour autant le journaliste du New York Times tempère son enthousiasme en mettant en exergue de nombreux obstacles particulièrement difficiles à surmonter à court terme tel un climat général des affaires français toujours très hostile par rapport à des concurrents comme le Royaume-Uni, un volume de financement des VCs restant “minuscule” par rapport aux Etats-Unis, et plus encore une faiblesse persistante des financements post VC (capital development) rendant très difficile l’émergence de licornes françaises (il n’en cite que 2: Blablacar et Ventes privés).


Enfin l’article du NYT insiste sur l’avance encore considérable de Londres sur Paris dans le domaine de l’intelligence artificielle (120 startups contre 39) et du financement de la high-tech en général.


En définitive le journaliste du NYT semble toujours miser bien davantage sur le Royaume-Uni que sur la France en ce qui concerne le futur du high-tech en Europe malgré l’offensive de charme lancée par le Président Macron en 2018 pour attirer les investissements étrangers.


Un constat en grande partie justifié

Pour avoir créé des entreprises high-tech des deux côtés de l’Atlantique, je ne peux que confirmer une grande partie des observations du NYT, à l’exception près de la taille jugée minuscule des investissements émanants des VCs français par rapport à leur homologues américains.

Sur ce point mon expérience est plus nuancée puisqu’il est aujourd’hui plus facile de lever du seed ou un premier round en France qu’aux Etats-Unis (mêm s'il est ensuite beaucoup plus difficile de “scaler” comme le souligne l’article du NYT).


Les dangers de l’Etat entrepreneur

Mais, paradoxalement, c’est peut être là que le bas blesse, car une partie non négligeable des investissements initiaux dans les startups françaises est consentie par des organismes publics comme BPI France, alors que la part de financement public outre-atlantique reste très inférieur au même stade de développement.


J’ai ainsi pu observer depuis mon retour en France en 2017 un phénomène pervers de création massive de startups “Zombie” capables, malgré une équipe managériale médiocre et/ou un business model illusoire, de lever auprès d’organismes publics divers et variés plusieurs centaines de milliers d’euros voir plus sans réelle chance de survie à 3 ou 5 ans.


Historiquement, lorsque l’Etat français a voulu jouer le rôle d’entrepreneur (ce fut également le cas pour des grands groupes français comme Bull par le passé et plus récemment Areva) les résultats ont souvent été très médiocres. Il est donc temps à mon sens de réformer en profondeur le système de financement public de l’économie en générale et du high-tech en particulier (bureaucratie kafkaïenne, décideurs souvent incompétents, mécanismes de décision peu transparents) en accordant une place plus importante encore aux initiatives privées par l’intermédiaire notamment d’un renforcement des incitations fiscales existantes pour les investisseurs privés.

Faute de quoi l'ère Macron risque de passer à la postérité pour avoir généré des milliers de startups Zombie ayant donné, l’espace de quelques années, l’illusion d’un dynamisme français retrouvé avant de trépasser devant les dures réalités de la concurrence mondiale.


PS: pour être tout à fait objectif, le taux de survie des startups américaines est également , mais pour d’autres raisons, particulièrement faible, mais compte tenu du nombre gigantesque de celles-ci et de la taille de son marché intérieur, l’économie américaine, contrairement à celle de la France, peut se permettre un taux de mortalité très élevé tout en continuant de dominer le high-tech mondial. Pour concurrencer les Etats-Unis, la France comme tous les autres pays développés, à l’exception de la Chine, est donc condamnée à être beaucoup plus efficace que la Silicon Valley.

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