LA FIN DE LA SILICON VALLEY?
Un article du 4 mars dans le New York Times intitulé “Silicon Valley is Over, says Silicon Valley” annonce la fin de la domination de cette région de Californie du Nord sur la high-tech américaine et mondiale.
Même si le titre est,selon moi exagérément alarmiste compte tenu des positions acquises depuis des décennies par la Silicon Valley sur l’échiquier mondial des nouvelles technologies grâce à des atouts déterminants et durables (présence des plus grands VCs mondiaux, d’universités comme Stanford et Berkeley, attractivité du mode de vie de la région de San Francisco...), l’article en question vaut la peine d’être lu attentivement par toute entreprise française envisageant de s’installer aux Etats-Unis.
Il corrobore les observations que je fais dans "les 30 erreurs des entrepreneurs français aux Etats-Unis” concernant la question essentielle du choix d’un lieu d’implantation aux Etats-Unis pour une entreprise française .
Parmi les arguments pour ne pas s’installer dans la Silicon Valley cités dans l’article du New York Times:
Le prix exorbitant de l’immobilier ne permettant même plus aux cadres de la Silicon Valley d’aquérir une résidence principale, malgré des salaires de plusieurs centaines de milliers de dollars.
Les effets délétères de la pensée unique (libérale, pro démocrate jusqu’à l’intolérance)
L’ego disproportionné des ingénieurs de la Silicon Valley (et de biens d’autres cadres du secteur de la high-tech selon ma propre expérience)
L’hostilité croissante de la population de San Francisco à la toute puissance financière et politique du secteur de la high-tech
Face à ces signes de déclin, l’auteur de l’article met en exergue les initiatives actuelles de nombreux acteurs politiques et high-tech pour promouvoir les “anti-Silicon Valley” des Etats-Unis, notamment les régions de la "Rust Belt" dévastées par la désindustrialisation des années 80 à 2000. Celles-ci cherchent à présent à attirer les entreprises high-tech américaines grâce à un coût de la vie infiniment plus raisonnable, une attitude plus positive de la population et de la main d’oeuvre locale et une qualité de vie en hausse. L’article cite notamment Pittsburgh, ancienne capitale de la sidérurgie américaine et Ann Harbor (le campus principal de l’Université du Michigan).
Comme je le souligne dans "les 30 erreurs des entrepreneurs français aux Etats-Unis”, même si la Silicon Valley n’est pas prête de perdre son leardership mondiale dans les nouvelles technologies, l’immense majorité des startups et PME françaises désirant s’installer aux Etats-Unis seraient bien inspirées de s’installer ailleurs qu’en Californie du Nord si elles veulent préserver leurs asvantages concurrentiels sur le marché américain.